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Dictionnaire des curieux (1880) | |
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Prendre de la poudre d'escampette, avec son sens actuel de s'enfuir, se sauver à toutes jambes, fait évidemment allusion à la situation d'une personne qui, ayant pris une certaine poudre, quitte brusquement hommes et choses pour devenir l'esclave de la nature. Cette locution doit être contemporaine de Molière. On sait que, à cette époque, la méthode du docteur Purgon faisait fureur; tout traitement débutait par là, s'il ne continuait pas par là et ne finissait pu par là, et les chroniqueurs nous ont conservé le nom d'une infinité de poudres qui firent la fortune de plus d'un charlatan et déchirèrent les entrailles de tout Paris. La manie fut telle à un moment qu'on se purgeait préventivement, par caprice, ou simplement parce que c'était bon genre.
Pauvre humanité! Comprenez-vous que le suprême de la distinction puisse être de faire répondre à ses visiteurs évincés : Madame a pris médecine, — Monsieur vient de prendre sa poudre.
Il est vrai que, en fait de bon ton, tout est relatif. Les Chinois se tirent la langue pour se saluer, et les voyageurs racontent qu'au pays de Sennaar, en Nubie, les courtisans, au lieu de se prosterner devant le roi, lui tournent le des et font la révérence à l'envers, en s'appliquant une forte tape sur... l'hémisphère droit de... la mappemonde. Plus la tape est vigoureuse et retentissante, plus est grand l'honneur rendu au monarque.
Heureux monarque !
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