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Dictionnaire des curieux (1880) | |
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« Aussi vit-on bientôt (treizième siècle), dans le sein des églises, des drames religieux attirer et charmer les fidèles. Ces drames portaient les noms de mystères et de miracles, selon les scènes qu'ils traitaient. C'étaient, pour l'ordinaire, à Noël, le mystère de la Nativité, à Pâques, celui de la Passion, et, dans les autres grandes fêtes religieuses, d'autres sujets appropriés à la circonstance. Les miracles représentaient ordinairement des aventures tragiques tirées des Légendes des Saints et des Martyrs, aventures dans lesquelles, comme le nom de ce genre l'indique, Dieu, Christ et les anges intervenaient surnaturellement. Leur représentation avait probablement lieu lors de la fête des patrons d'églises, rendus célèbres par la légende. » (La litt. franc. — Staaff.)
Dans la plupart des mystères et des miracles, le diable jouait un rôle important. Dans le Miracle de Théophile (fin du treizième siècle), il conseille à Théophile, qui s'est Tendu à lui, de ne pas amer les pauvres, de leur torner l'oreille, et de les chasser de devant sa porte. Il va sans dire que, au dénouement, le diable finissait toujours par avoir le dessous, grâce à l'intervention de quelque archange, de quelque saint, qui le houspillait d'importance et lui infligeait un châtiment exemplaire. D'ordinaire, il était condamné à être jeté dans un bénitier, où il se démenait, comme un diable qu'il était, à la grande joie des spectateurs.
Les mystères et les miracles donnèrent naissance à un genre de représentations qui avaient lieu, non plus dans les églises, mais sur les places publiques. On les appela diableries. Des acteurs, barbouillés de noir, portant au front les cornes légendaires, et ailleurs l'appendice également légendaire, vêtus, la plupart du temps, du costume primitif complet, donnaient au public des représentations dont les hurlements, le tapage, les contorsions et les grimaces diaboliques faisaient seuls les frais. Le but de la représentation était de rendre sensible la vie des damnés dans l'enfer. Les diableries se jouaient ordinairement à deux personnages. Dans les grandes circonstances, ce nombre était porté à quatre, et alors le vacarme était à son comble.
De là est venue la locution faire la diablerie à quatre, puis : faire le diable à quatre.
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