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Les mots qui restent (1901) | |
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En 1880, lorsque Gambetta, président de la Chambre des députés, assista, avec MM. Jules Grévy et Léon Say, aux fêtes de Cherbourg qui durèrent du 8 au 11 août, il prit plusieurs fois la parole et encourut le reproche d'avoir mis sa personnalité trop en évidence.
Le 9, après un grand dîner à l'Hôtel de ville, il se rendit au cercle du commerce et de l'industrie, et y prononça, en réponse à un toast de M. Lavieille, député, un discours qui contenait ces paroles :
« Il est des heures dans l'histoire des peuples où le droit subit des éclipses... Ils doivent attendre dans le calme, dans la sagesse, dans la conciliation de toutes les volontés...
» Les grandes réparations peuvent sortir du droit : nous ou nos enfants pouvons les espérer... »
Répondant au reproche qui lui avait été fait de professer le culte de l'armée, il ajoutait :
« Si nos cœurs battent, c'est pour ce but (le relèvement de la France) et non pour la recherche d'un idéal sanglant ; c'est pour que ce qui reste de la France nous reste entier ; c'est pour que nous puissions compter sur l'avenir et savoir s'il y a dans les choses d'ici-bas une justice immanente qui vient à son jour et à son heure. (Longs applaudissements.) »
(Résumé de l'agence Havas, dans la République française du 12 août, p. 2, col. 1.)
On sait combien ce mot de Gambetta eut de retentissement.
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