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Dictionnaire des curieux (1880) | |
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C'est Sganarelle qui dit cela, et les priseurs ne pourront que se féliciter de la consultation d'un médecin si autorisé.
Admettons donc que le tabac est divin, et disons au priseurs pourquoi on a donné le nom de Civette à un débit de tabac, situé à Paris, près du Théâtre-Français, et dont la renommée est si bien établie que quantité de débits en province ont pris la même enseigne.
La civette est un quadrupède qui tient du chien, du loup, du renard, du chat, de l'hyène, et d'autres bêtes encore. C'est l'arlequin des quadrupèdes. Il vit dans les pays chauds. Il répand un parfum très fort et rend une liqueur odorante, épaisse, d'une consistance semblable à celle des pommades, et dont le parfum, quoique violent, est agréable au sortir même du corps de l'animal. La matière des civettes ne doit pas être confondue avec le musc, qui est une humeur sanguinolente qu'on tire d'un animal tout différent de la civette, espèce de chevreuil sans buis, ou de chèvre sans cornes.
« Le parfum de cet animaux est si fort, qu'il se comnmnique à toutes les parties de leur corps : le poil en est imbu, et la peau pénétrée au point que l'odeur s'en conserve longtemps après leur mort. Les civettes sont naturellement farouches, et même un peu féroces ; cependant on les apprivoise aisément, au moins assez pour les approcher et les manier sans grand danger. » (Buffon).
Dans le commerce, on entend par civette la matière fournie par l'animal de ce nom.
Quelques particules de civette placées dans un vase destiné à renfermer le tabac à priser, lui donnent le parfum si prisé des priseurs.
Et voilà ce que l'homme met dans son nez, ou plutôt contre quoi il met son nez.
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