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Les mots qui restent (1901) | |
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La séance de la Convention nationale des 16 et 17 janvier 1793, présidée par Vergniaud, vit se dénouer le terrible drame qui se termina par le supplice du roi Louis XVI.
Les députés avaient à répondre à cette question : « Quelle peine Louis, ci-devant roi des Français, a-t-il encourue ? »
A l'appel de son nom, Sieyès, député de la Sarthe, répondit simplement : « La mort. »
(Moniteur du dimanche 20 janvier 1793, p. 102, col. 2.)
Il ne dit point, comme on l'a répété, et comme on le répétera éternellement : « La mort sans phrase. »
M. Fournier (l'Esprit dans l'histoire, Ve éd., p. 389) donne une explication de cette légende :
M. de Pongerville lui aurait assuré, sur la foi de Du Festel, un des votants dans le procès de Louis XVI, que l'erreur provenait d'un sténographe du Moniteur, qui, pour souligner le « laconisme exceptionnel » de Sieyès, aurait ajouté de sa main les mots « sans phrase ».
Or, nous ferons observer que le vote de Sieyès n'eut rien d'exceptionnel. Beaucoup d'autres députés, avant et après lui, on firent autant. D'après le Moniteur, six députés de la Sarthe, sur dix, n'ajoutèrent à leur vote aucun mot d'explication. Trois d'entre eux successivement votèrent ainsi la mort : Froger, Sieyès et Letourneur.
Quoi qu'il en soit de cette histoire de sténographe, il est bien clair que l'erreur résulte d'un malentendu très facile à expliquer.
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