Il n'y a plus rien.

Nous avons cité ce mot comme ayant été dit pour la première fois par Alphonse Karr, dans les Guêpes de 1840, puis repris et complété par Nestor Roqueplan, dans les Nouvelles à la main.

Il nous paraît maintenant fort douteux qu'Alphonse Karr ait été bien fondé à en réclamer la paternité. En effet, dès le 9 février 1832, dans un article du Figaro intitulé le Bousingot (voy. ce mot), et dont Léon Gozlan passe pour être l'auteur, nous trouvons ce curieux passage :

« Le bousingot, ou le chapeau ciré, existe ordinairement de dix-huit à vingt-trois ans...
» Voici son système politique :
» CHARTE RÉPUBLICAINE
» Article unique
» Il n'y a plus rien.
» La présente charte doit être jurée par le dictateur, jurée par l'armée et par le peuple ; les ambassadeurs sont chargés de la faire respecter à l'étranger.
» Et cet article unique : il n'y a plus rien, coupe court à toutes les discussions de forme gouvernementale... »

L'article, tout entier consacré à paraphraser la même idée, se termine par ces mots :

« Vive, vive à jamais plus rien et son auguste famille. »

Rappelons qu'à cette époque Karr et Roqueplan appartenaient tous deux à la rédaction du Figaro.