Nous sommes heureux d'avoir à constater que cette irritante expression est aujourd'hui tombée, grâce à l'abus qu'on en a fait, dans le plus complet discrédit. Et cela, à l'époque même où le siècle s'achève.

Un mot à ce sujet :

Une polémique tout à fait invraisemblable a été soulevée, dans les derniers jours de 1899, sur la question de savoir si l'année 1900 appartient au XIX^e ou au XX^e siècle. Les journaux ont rempli leurs colonnes pendant plusieurs jours d'articles et de correspondances où tour à tour étaient soutenus le pour et le contre. (Voy. notamment le Matin et le Figaro.) La question est cependant d'une extrême simplicité, et l'on a peine à croire qu'elle ait pu faire l'objet d'une discussion : un siècle étant, par définition, « un espace de temps composé de cent années », ne peut être complet qu'une fois la centième année révolue. Le XIX^e siècle ne peut donc être complet, d'après la convention adoptée pour le début de l'ère chrétienne, qu'à l'expiration de la centième année de ce siècle, c'est-à-dire une fois la 1900^e année révolue.