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Les mots qui restent (1901) | |
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On rencontre encore quelques personnes (heureusement assez rares), qui ne peuvent entendre dire : « C'est délicat », sans éprouver le besoin d'ajouter : « et blond ».
Voici l'explication de ce phénomène :
II existait dans l'ancien langage français une expression, aujourd'hui hors d'usage, dont voici quelques exemples :
« Pour la mine, il l'a telle quelle, et surtout il est délicat et blond comme un pruneau relavé. »
(Montluc, la Comédie de Proverbes (1616), acte Ier, scène VII, rôle de Florinde.)
Dans les Curiositez françoises, d'Antoine Oudin (1656), on lit au mot pruneau :
« Délicat et blond comme un pruneau (grossier). »
Le Dictionnaire de l'Académie de 1694 (1re édit.) inscrit au même mot :
« On dit d'Une personne qui a le teint extrêmement brun, que C'est un pruneau relavé. »
Et dans le Dictionnaire universel de Faretière (La Haye, 1727), nous trouvons ces lignes :
« On dit ironiquement d'une fille ou d'une femme qui a le teint extrêmement brun que c'est un petit pruneau, qu'elle est blanche comme un pruneau relavé. »
Il ne nous est resté de cette locution familière qu'un débris informe qui pour nous n'a plus aucun sens.
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