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Les mots qui restent (1901) | |
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Souvenir d'une parole que César aurait prononcée, lorsqu'il alla prendre possession de son gouvernement d'Espagne.
Voici comment Plutarque la rapporte, d'après la traduction d'Amyot :
« Lon dit qu'en traversant les monts des Alpes, il passa par une petite villette de Barbares habitée de peu d'hommes pauvres et mal en poinct, là où ses familiers qui l'accompagnoyent se prirent à demander, en riant entre eulx, s'il n'y avoit point de brigues pour les estats et offices de la chose publique en ceste ville là, et s'il n'y avoit point de débats et d'envies entre les principaux pour les honneurs d'icelle, et Cæsar parlant à certes, respondit, « Je ne say pas cela, dit-il, mais quant à moy j'aimerois mieux estre icy le premier, que le second à Rome. »
(Vie de Jules César, chap. XI ; XIII de la traduction.)
Plusieurs autres paroles de César sont souvent citées.
D'abord son fameux cri : Le sort en soit jeté ! (en latin : jacta alea esto !), qu'il proféra lorsque, revenant de la Gaule, il franchit le Rubicon pour se lancer dans la plus téméraire des entreprises contre Pompée.
(Plutarque : César, chap. XXXII ; Pompée, chap. LX. — Suétone : César, chap. XXII.)
C'est un mot qu'on trouve déjà dans un fragment de Ménandre (IVe siècle avant J.-C), rapporté par Athenæus au chap. XIII des Deipnosophistœ (éd. Teubner, 1858, t. III, p. 9, e).
S'étant embarqué la nuit sur une frégate à douze rames qui devait le ramener de Dyrrachium à Brindes, le flux de la mer ayant rendu la navigation périlleuse à l'embouchure de l'Aoüs, César aurait dit au pilote effrayé : « Mon amy, ayes bon courage, et poulse hardiment sans craindre rien, car tu mènes Cæsar et sa fortune... » Mot que l'on cite habituellement ainsi : « Tu portes César et sa fortune. » (Plutarque : César, chap. XXXVIII ; XLIX dans Amyot.) On s'accorde à considérer ce propos comme peu vraisemblable.
Après sa victoire sur Pharnace, roi de Pont, près de Zéla, César écrivit à son ami Amantius, à Rome, une lettre où il disait seulement : « VENI , VIDI, VICI.. » (Plutarque : César, chap. L.) Lorsqu'il triompha à Rome pour cette victoire, il fit inscrire sur un tableau ces trois mots, « qui ne retraçaient pas, dit Suétone, comme les autres inscriptions, tous les événements de la guerre, mais qui en marquaient la rapidité ». (César, chap. XXXVII.)
Ce fut son second triomphe, qui eut lieu en l'an de Rome 708.
Quand il fut poignardé dans le sénat romain, voyant Marcus Brutus qui s'avançait vers lui pour le frapper, il s'écria en grec : « Et toi aussi, mon fils ! » ( — Suétone, chap. LXXXII.)
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