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La série d'articles anonymes qu'il écrivit contre ces aimables farceurs parut dans le Figaro au commencement de l'année 1832.
Une première attaque (n° du 1er février), portait simplement ce titre : Les chapeaux cirés. Il y raillait cette ridicule coiffure :
« Nous comprenons très bien, disait-il, la croix rouge des Bourguignons (et il énumérait divers signes de ralliement) ;
» Mais nous ne comprenons pas les chapeaux cirés. Que signifie, s'il vous plaît, un chapeau ciré ?
» Qu'avons-nous reconnu dans ce meuble de tète d'assez mauvais goût ? D'honnêtes commis, d'estimables oisifs, des Guelfes du Colisée d'hiver, des Gibelins du bal d'Italie... »
Un second article, du 7 février, intitulé Le Bousingot, débutait ainsi :
« Le Bousingot, c'est le chapeau ciré.
» Le bousingot ou le chapeau ciré existe ordinairement de dix-huit à vingt-trois ans ; il a encore un an de droit à finir pour retourner dans son pays et changer d'opinion. Il reporte ordinairement le luxe de son costume et de ses manières, dans l'excroissance de sa barbe et de ses favoris ; il est tout cuir, poil, loutre et républicain. »
Puis venait une charge à fond de train contre les opinions subversives du bousingot, résumées dans la fameuse formule : il n'y a plus rien.
Il ne se passait pas de semaine sans quelque nouvelle provocation.
Paraissent successivement : le 13 février, la Biographie du bousingot ; le 18, Le bousingot père de famille ; le 26, Banquet des bousingots ; le 28, Comment on fait un bousingot ; le 16 mars, La femme du bousingot.
Enfin, le 23 mars, paraît Le bousingot rouge, où il est dit :
« Après avoir usé le chapeau de cuir verni et le large ruban bleu, il vient d'adopter le chapeau rouge...
» Pourquoi l'ont-ils pris rouge ? c'est que le rouge c'est la couleur du sang, le sang leur couleur, leurs principes... »
C'en était trop. L'indignation de ces messieurs fut, parait-il, à son comble. Nous lisons effectivement dans le numéro du 25 mars, sous le titre : Siège du Figaro par les bousingots roses :
« Hier, à une heure de relevée, un fiacre de pacifique apparence s'est arrêté à la grille de notre journal. » (Les bureaux du Figaro étaient alors 12, cité Bergère.)
Cinq bousingots rosés sortirent du mystérieux véhicule. Ils demandèrent à parler au directeur et voulurent connaître le nom de l'auteur de l'article en question. Il en résulta une explication des plus vives avec le rédacteur en chef et même, nous l'avons vu, un combat sanglant.
Ce dénouement tragique n'empêcha pas les attaques contre les bousingots de se prolonger encore pendant plusieurs mois.
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