v. a. Rendre moins ardent, moins acre, moins violent.
Ce feu est trop ardent, il faut y jeter de l'eau pour l'amortir. Amortir le feu, la chaleur d'un érésipèle par des lotions émollientes.
Il signifie aussi, Faire perdre de la force à un coup, en affaiblir l'effet. Son chapeau amortit le coup de sabre. Il reçut un coup de pistolet de fort près, mais son buffle amortit un peu le coup. Il est tombé sur un matelas qui a heureusement amorti sa chute.
Il se dit quelquefois en parlant Des herbes, et signifie, Leur faire perdre de leur force, de leur âcreté, de leur amertume. Dans cette acception, il s'emploie plus ordinairement comme neutre. Faire amortir des herbes dans de l'eau bouillante. Faire amortir du cerfeuil sur une pelle rouge.
Il se dit également en parlant Des couleurs, et signifie, En affaiblir la vivacité, l'éclat, par des couleurs sombres, ou autrement. Ces couleurs sont un peu trop vives et trop dures, il faut les amortir par des nuances plus douces. Amortir l'éclat trop vif des couleurs. Le temps amortit les couleurs, et rend la peinture plus harmonieuse. On dit dans un sens analogue, Amortir le son, les sons.
Il se dit figurément en parlant Des passions, et signifie, Les rendre moins vives, moins ardentes. Amortir les feux, les ardeurs de la jeunesse. Le temps amortit le feu de la jeunesse. Amortir les passions. Cette découverte amortit son amour.
Il s'emploie avec le pronom personnel, tant au propre qu'au figuré. Le coup s'est amorti contre la buffleterie. Le feu de cette plaie s'amortit. Ces couleurs se sont amorties avec le temps. Son amour commence à s'amortir.
AMORTIR, se dit en matière de rentes, de pensions, de redevances de tout genre, et signifie, Les éteindre, les faire cesser, en remboursant le capital, en désintéressant le créancier. Amortir une dette, une rente, une pension. Amortir une redevance.
AMORTI, IE. part. passé.