Niobé Légendes thébainesFille de Tantale et sœur de Pélops, Niobé épousa Amphion, roi de Thèbes, et en eut un grand nombre d'enfants. Homère lui en donne douze, Hésiode vingt et Apollodore quatorze, autant de filles que de garçons. Les noms des garçons étaient Sipylus, Agénor, Phaédimus, Isménus, Ulynitus, Tantalus, Damasichton. Les filles s'appelaient Éthoséa ou Théra, Cléodosa, Astioché, Phthia, Pélopia, Astycratéa, ou Mélibée, Ogygia.
Niobé, mère de tant d'enfants, s'en glorifiait, et méprisait Latone qui n'en avait eu que deux. Elle allait jusqu'à lui en faire des reproches, et, à s'opposer au culte religieux qu'on lui rendait, prétendant qu'elle-même méritait, à bien plus juste titre, d'avoir des autels. Latone, offensée de l'orgueil de Niobé, eut recours à ses enfants pour s'en venger. Apollon et Diane voyant un jour, dans les plaines voisines de Thèbes, les fils de Niobé qui y faisaient leurs exercices, les tuèrent à coups de flèches. Au bruit de cette funeste exécution, les sœurs de ces infortunés princes accourent sur les remparts, et, dans le moment même, elles se sentent frappées, et tombent sous les traits invisibles de Diane. Enfin la mère arrive, outrée de douleur et de désespoir ; elle demeure assise auprès du corps de ses chers enfants elle les arrose de ses larmes. Sa douleur la rend immobile ; elle ne donne plus aucun signe de vie ; la voilà changée en rocher. Un tourbillon de vent l'emporte en Lydie sur le sommet d'une montagne, oü elle continue de répandre des larmes qu'on voit couler d'un bloc de marbre.
Suivant quelques auteurs, Chloris, la plus jeune des enfants de Niobé, échappa seule à la vengeance de Latone, et épousa plus tard Nélée, père de Nestor. Le premier nom de cette orpheline était Mélibée : elle eut le nom de Chloris, « pâle », parce que. ne s'étant jamais remise de la frayeur que lui avait causée la mort tragique de ses frères et sœurs, elle, demeura toute sa vie d'une pâleur extrême.
Cette fable est devenue célèbre dans les temps modernes, surtout par le groupe de Niobé et ses enfants, aujourd'hui exposé à Florence, et qui fut découvert à Rome en 1583. Cette œuvre est attribuée à Praxitèle ou à Scopas. Il existe encore trois groupes remarquables de Niobé : à la villa Borghèse, au Vatican et à la villa Albani.