v. a. Donner, procurer de la commodité.
Il lui faudrait cela pour l'accommoder. Cela ne m'accommode pas. Cette pièce de terre l'accommoderait bien, accommoderait fort son parc. Cette place l'accommoderait parfaitement. Il signifie aussi, Ranger, agencer, ajuster, mettre dans un état convenable. Il a bien accommodé sa maison, son jardin, ce canal, cette allée, cette fontaine, etc. Vous avez bien accommodé votre cabinet. Accommoder le feu.
Accommoder ses affaires, Mettre ses affaires en meilleur état.
ACCOMMODER, signifie encore, Apprêter à manger. Que voulez-vous qu'on vous accommode pour votre dîner ? Comment accommodera-t-on cette viande? à quelle sauce l'accommodera-t-on?
Cet aubergiste, ce traiteur accommode bien ses hôtes, on est bien accommodé chez lui, On y est bien logé, bien traité, bien servi. Cette manière de parler a vieilli.
Il signifie aussi, Coiffer, arranger des cheveux. Accommoder des cheveux, une perruque. Accommoder quelqu'un.
Ironiq. et fam., Il l'a bien accommodé ; je l'accommoderai comme il faut, Il l'a maltraité; je le traiterai durement comme il le mérite. On dit dans le même sens, Accommoder quelqu'un de toutes pièces, l'accommoder d'importance.
Fam., Il est étrangement accommodé, se dit D'un homme qui est en mauvais état et en désordre. On dit de même : Vous voilà accommodé d'une étrange manière. Il est tout couvert de boue, le voilà bien accommodé de la sorte!
ACCOMMODER, se dit encore en parlant Des affaires qu'on termine à l'amiable, et Des personnes que l'on met d'accord. Il faut accommoder cette affaire, ce différend, cette querelle. Ils étaient près de se battre, on les a accommodés. Dans cette acception, il est quelquefois employé comme verbe réciproque; S'ils ne s'accommodent pas, ils se ruineront en procès.
Il se dit aussi en parlant De certaines choses dont on convient, dont on traite ensemble dans le commerce de la vie. Vous avez un beau cheval, voulez-vous m'en accommoder? Je vous accommoderai de ma maison, si vous voulez l'acheter. On l'emploie également, dans ce sens, comme verbe réciproque. Vous avez un bois près de mon domaine, j'ai un pré qui tient au vôtre, nous nous accommoderons, si vous voulez.
Accommoder son goût, son humeur, ses discours à, etc. Conformer son goût, son humeur, .ses discours à, etc. Les courtisans savent accommoder leur goût, leur humeur, leurs discours à ce qui plaît au prince.
ACCOMMODER, avec le pronom personnel, signifie quelquefois, Prendre ses commodités, ses aises. Il s'entend bien à s'accommoder. Voyez comme il s'accommode.
Il signifie aussi familièrement, Accommoder ses affaires. Il devient riche, il s'est accommodé. Je l'ai vu pauvre, mais il s'est bien accommodé. Ce sens vieillit.
ACCOMMODER, avec le pronom personnel, signifie encore, Se conformer, se prêter à quelque chose. Il faut s'accommoder à l'usage. S'accommoder au temps. Il n'est pas difficile, il est complaisant, il s'accommode à tout.
S'accommoder de tout, Être d'un facile accommodement, d'un commerce aisé dans toutes les choses de la vie, Il n'est point difficile, point délicat, il s'accommode de tout. On dit dans le sens contraire, Il ne s'accommode de rien.
S'accommoder d'une chose, S'en arranger, consentir à l'acheter, à la recevoir en échangé. Donnez-moi pour l'argent que vous me devez, ce cheval, ce fusil, je m'en accommoderai.
S'accommoder d'une chose, signifie quelquefois, dans le langage familier, Se servir d'une chose, sans y avoir droit, comme si l'on en était le propriétaire. Il s'accommode de tout ce qu'il trouve sous sa main. On dit aussi, Je m'accommoderais bien de cela, en parlant D'une chose que l'on trouve à son goût, à sa convenance.
ACCOMMODÉ, ÉE. part. passé.
Fam., Être peu accommodé des biens de la fortune, N'être pas riche, n'être pas à son aise.