Cette locution, l'une des manières de rendre le mot
impossible, remonte aux Grecs. Elle est peu usitée, et mériterait de l'être davantage; nous n'en voyons guère qui lui soit préférable.
Dans Rome au siècle d'Auguste, M. Dezobry a rappelé ce proverbe, en parlant des mendiants-philosophes qui infestaient Rome : « Ces mendiants sont des Grecs sans ressource, qui viennent chercher fortune à Rome par toutes sortes de voies basses ou honteuses. Sans courage, sans énergie, ennemis du travail comme les gens de leur nation, il leur est aussi impossible d'embrasser une profession honnête, que de faire un câble avec des grains de sable, comme on dit chez eux. Un de ces singuliers philosophes, cherchant à s'attirer les générosités de l'empereur, avait choisi son poste à la porte de la maison Palatine, et, guettant le maître à sa sortie, lui offrait chaque fois une épigramme louangeuse. Il y avait longtemps qu'il répétait le manège, lorsqu'enfin César-Auguste, voyant qu'il ne s'en lassait point, écrivit sur un petit papier une épigramme grecque, et la lui envoya à son tour. Le grec la loua fort, et témoigna la plus grande admiration. Puis, s'approchant de la litière impériale en fouillant au fond d'une pauvre bourse, il offrit quelques deniers au prince : « Si j'étais plus riche, lui dit-il, je donnerais davantage. » Chacun se prit à rire, et l'empereur le premier, qui, appelant son dispensateur, ordonna de compter cent mille sesterces au pauvre Grec. »