D'après un vieux conte, un jardinier avait dressé un chien à garder ses choux. Le jardinier mourut, et le chien, fidèle à sa consigne, ne voulait laisser prendre les choux par personne.
Ce qui frappait le plus nos pères dans ce conte, c'est que le chien ne pouvait cependant manger les choux.
D'après une autre version, le jardinier avait dressé le chien à garder un coffre d'avoine, et, le jardinier étant mort, le chien s'obstinait à ne pas laisser le cheval approcher du coffre.
Quoi qu'il en soit, on compare au chien du jardinier une personne qui ne veut ni faire ni laisser faire, un avare qui ne veut ni dépenser ni laisser dépenser, un égoïste qui ne veut pas céder aux autres ce dont il ne peut jouir. « Mais, madame, s'il vous aimait vous n'en voudriez point, et cependant vous ne voulez point qu'il soit à une autre. C'est faire justement comme le chien du jardinier. » (Molière)