Les Grâces ou Charites étaient filles de Jupiter et d'Eurynome ou Eunomie ; selon d'autres, du Soleil et d'Églé, ou de Jupiter et de Junon ; ou, selon l'opinion la plus commune, de Bacchus et de Vénus : la plupart des poètes en comptent trois et les nomment Aglaé (brillante), Thalie (verdoyante), Euphrosyne (joie de l'âme). Compagnes de Vénus, la déesse de la beauté leur devait le charme et l'attrait qui assurent son triomphe. Leur pouvoir s'étendait à tous les agréments de la vie. Elles dispensaient aux hommes non seulement la bonne grâce, la gaieté, l'égalité d'humeur, la facilité des manières, mais encore la libéralité, l'éloquence, la sagesse. Leur plus belle prérogative était de présider aux bienfaits et à la reconnaissance.
On les représentait jeunes et vierges, et d'une taille élancée. Elles se tenaient par la main, et dans une attitude dansante. Le plus souvent elles étaient nues ou à peine vêtues de légères étoffes, sans agrafes ni ceintures, avec un voile flottant. Dans un groupe de leurs statue, à Élis, l'une tenait à la main une rose, l'autre un dé à jouer, et la troisième une branche de myrte.
Ces divinités aimables ne manquaient ni de temples ni d'autels. Elles en avaient particulièrement à Élis, à Delphes, à Périnthe, à Byzance, etc. Elles partageaient aussi les honneurs rendus, dans des temples communs, à l'Amour, à Vénus, à Mercure et, aux Muses.