Faunes, Sylvains Divinités de la campagne et de la ville particulières à RomeChez les Romains, les Faunes et les Sylvains étaient, à peu de différence près, ce qu'étaient les Égipans et les Satyres chez les Grecs. Dieux rustiques, on les représentait sous la même forme que les Satyres, mais sous des traits moins hideux, avec une figure plus joyeuse, et surtout avec moins de brutalité dans leurs amours. Le pin et l'olivier sauvage leur étaient consacrés.
Les Faunes passaient pour être fils ou descendants de Faunus, troisième roi d'Italie, lequel était, disait-on, fils de Picus ou de Mars, et petit-fils de Saturne. On les distingue des Sylvains par le genre de leurs occupations qui se rapprochent davantage de l'agriculture. Cependant les poètes prétendent qu'on entendait souvent la voix des Faunes dans l'épaisseur des bois. Quoique demi-dieux, ils n'étaient pas immortels, mais ne mouraient qu'après une très longue existence.
Sur les monuments on voit des Faunes qui ont toute la forme humaine, hors la queue et les oreilles ; quelques-uns paraissent avec un thyrse et un masque. Celui du palais Borghèse, ainsi désigné, est représenté jouant de la flûte.
Les Sylvains demeuraient de préférence dans les vergers et les bois. Leur père était, paraît-il, un fils de Faunus, peut-être était-il le même dieu que le Pan des Grecs. D'ordinaire le dieu Sylvain est représenté tenant une serpe, avec une couronne de lierre ou de pin, son arbre favori. Quelquefois la branche de pin qui forme sa couronne est remplacée par une de cyprès, à cause de sa tendresse pour le jeune Cyparisse qui, selon certains auteurs, fut métamorphosé en cyprès, ou parce qu'il a le premier appris à cultiver cet arbre en Italie.
Sylvain avait plusieurs temples à Rome, un en particulier sur le mont Aventin, et un autre dans la vallée du mont Viminal. Il en avait aussi sur le bord de la mer, d'où il était appelé Littoralis.
Ce dieu était l'épouvantail des enfants qui se plaisent à casser des branches d'arbres. On en faisait une sorte de croquemitaine qui ne laissait pas gâter ou briser impunément les choses confiées à sa garde.