v. a. Prendre à une trappe, à un piège, ou a quelque chose de semblable.
Attraper un loup dans un piège. Attraper un loup à une traînée. Attraper un oiseau avec de la glu. Le renard s'est enfin laissé attraper au piège.
Il signifie aussi, familièrement, Prendre sur le fait, surprendre. Que je vous y attrape encore à venir voler mes raisins! Vous disiez que vous n'alliez point à la comédie : je vous y attrape.
Il signifie, au figuré, Surprendre artificieusement, tromper. C'est un filou qui m'a attrapé. Il s'est laissé attraper par un homme de mauvaise foi. Les plus fins y sont attrapés. Bien fin qui pourrait l'attraper.
Prov., Attrapez-moi toujours de même, se dit À quelqu'un qui, sous apparence ou avec le dessein de nous jouer un tour, nous procure en réalité quelque avantage, quelque plaisir.
ATTRAPER, se dit également De ce qui occasionne un mécompte, une surprise désagréable. Je croyais voir cette pièce, mais je fus bien attrapé : il y avait relâche. Vous seriez bien attrapé si l'on vous montrait le passage qui vous condamne.
ATTRAPER, signifie aussi, Atteindre en courant, en allant après, ou saisir au passage. Le lièvre eut beau ruser, les chiens l'attrapèrent. Les gendarmes ont attrapé les voleurs. Partez toujours devant, je vous attraperai à la couchée. Attraper un papillon. Je lui ai jeté ma bourse, il l'a attrapée à la volée. Je vais vous jeter cela, attrapez.
Prov., Il courra bien, si on ne l'attrape, On le poursuivra si vivement, que selon toutes les apparences on le prendra.
Fig. et fam., Attrape-toi cela, se dit À une personne que l'on vient de châtier ou à laquelle il est arrivé quelque accident par sa faute. On ne l'emploie guère qu'en parlant Aux enfants.
Fig., Attrape! Sorte d'exclamation familière par laquelle on exprime qu'une personne vient d'être l'objet d'une malice, d'une plaisanterie piquante.
Fig. et fam., Attraper un rhume, une fièvre ; attraper un coup de bâton, un coup d'épée, etc., Prendre un rhume, gagner la fièvre, recevoir un coup die bâton, etc.
ATTRAPER, signifie encore, figurément, Obtenir, se procurer quelque chose par ruse, par adresse, par quelque manœuvre. Ils ont attrapé l'argent de bien du monde. Il s'est laissé attraper son argent. Il a si bien fait, qu'il a attrapé un bon emploi, une bonne place. Louis XI disait : « Les chevaux courent les bénéfices, et les ânes les attrapent. »
Il se dit également De ce qui échoit à quelqu'un, dans une distribution, dans un partage. J'ai attrapé le bon numéro. Ce joueur est heureux, il attrape toujours les. bonnes cartes. On nous a donné des chevaux, mais je n'ai pas attrapé le meilleur. Quel lot avez-vous attrapé?
Fam., Attrape qui peut, se dit, au propre et au figuré, en parlant De toute distribution dont beaucoup devraient profiter, mais où le plus grand nombre, écarté par la force ou l'adresse des autres, ne peut avoir aucune part.
ATTRAPER, signifie quelquefois, Frapper, heurter. Une pierre l'a attrapé au front, à la tempe. En jetant un bâton, il m'a attrapé à la jambe, au bras.
En termes de Manège, Ce cheval s'attrape, Il se donne des atteintes en marchant.
ATTRAPER, se dit aussi, figurément, en parlant des pensées, ou des caractères, des ressemblances que l'on saisit pour les exprimer, les rendre, les reproduire. Attraper le sens, la pensée d'un auteur que l'on traduit. Il a bien attrapé le sens de ce passage. Ce poète a bien attrapé le caractère d'un jaloux. Ce poète a bien attrapé le caractère des anciens Grecs, des anciens Romains. Cet artiste a bien attrapé la manière de Raphaël. Ce peintre a bien attrapé votre ressemblance. On dit plus ordinairement et mieux, Saisir la ressemblance de quelqu'un, le sens d'un auteur, etc.
ATTRAPÉ, ÉE. part. passé.