v. a. Transférer à un autre la propriété d'un fonds, ou de ce qui tient lieu de fonds. On l'emploie surtout en termes de Jurisprudence.
Aliéner une rente. Aliéner une terre, un domaine. Aliéner des meubles précieux. Il y a des biens qui ne peuvent pas s'aliéner. C'est aliéner son argent que de le placer par contrât de constitution.
Fig., Aliéner les affections, les coeurs, les esprits, Faire perdre la bienveillance, l'affection, l'estime. Cela lui aliéna le cœur des peuples. Il a des manières hautes qui aliènent les esprits. Il a aliéné les esprits, il s'est aliéné, il s'aliénera les esprits par ses manières hautaines. Les esprits étaient aliénés.
Aliéner l'esprit, Faire perdre l'esprit, rendre fou, faire devenir fou. Sa dernière maladie lui a aliéné l'esprit.
ALIÉNÉ, ÉE. part. passé. Domaine aliéné. Terre aliénée. Cœurs aliénés. Esprits aliénés. Aliéné d'esprit. Avoir l'esprit aliéné.
Il s'emploie, substantivement et absolument, pour désigner Ceux qui sont fous, qui ont perdu l'esprit. La médecine a des traitements pour les aliénés. Un hospice pour les aliénés.