adj. des deux genres. Qui a des aspérités, des inégalités rudes et incommodes. Il se dit particulièrement Des chemins.
Il nous mena par un chemin âpre et raboteux.
Il se dit aussi De ce qui est rude au toucher, de ce qui fait quelque impression désagréable sur l'organe du toucher. Âpre au toucher. On dit dans un sens analogue: Le feu est âpre. Le froid est extrêmement âpre.
Il se dit le plus souvent De ce qui, par une espèce d'âcreté, cause une sensation désagréable au goût. Voilà des poires bien âpres. Les nèfles sont fort âpres. Du vin âpre. Âpre à la langue. Âpre au goût.
Il se dit quelquefois De ce qui affecte désagréablement l'organe de l'ouie. Des sons âpres. Des inflexions fortes et âpres. Une voix rude et âpre.
Il se dit figurément De diverses choses, pour en marquer la rudesse ou la violence. Il lui fit une réprimande fort âpre. C'est un homme qui a l'esprit âpre et austère, l'humeur âpre. Le combat, la querelle fut des plus âpres.
Il se dit aussi Des personnes qui se portent avec trop d'ardeur à quelque chose. C'est un homme âpre à l'argent. Il est âpre au gain. Il est âpre au jeu, à la chasse. On le dit également De certains animaux qui sont trop avides. Un chien âpre à la curée.
Prov. et fig., Cet homme est âpre à la curée, il est très avide d'argent, de places.