s. m. T. de Gram. Élévation ou abaissement de la voix sur certaines syllabes, modification de la voix dans la durée ou dans le ton des syllabes et des mots.
Accent grammatical ou prosodique, Celui dont la grammaire, dont la prosodie fixe les règles. Lorsqu'il s'agit seulement de l'élévation de la voix sur une des syllabes du mot, on le nomme Accent tonique.
Accent oratoire ou pathétique, Celui qui convient à un orateur pour exprimer et exciter les affections de l'âme.
ACCENT, se dit absolument de L'accent tonique, et Des syllabes mêmes sur lesquelles porte cet accent. En grec, en italien, etc., la connaissance des accents, de l'accent est extrêmement importante. Déplacer l'accent.
ACCENT, se dit quelquefois Du langage même. Les accents de la douleur, de la pitié, de la tendresse, etc. Il a l'accent de la vérité, de la conviction. Poétiq., Les accents de sa voix. Tristes accents. Accents plaintifs.
ACCENT, se dit aussi Des inflexions de voix particulières à une nation, aux habitants de certaines provinces, ou aux personnes du peuple. Accent national. Accent anglais, italien. Accent gascon. Accent normand, provençal. On connaît à son accent de quelle province il est. Il se dit particulièrement et absolument, de La prononciation des personnes de province, par opposition à Celle des gens instruits de la capitale. Pour bien parler, il ne faut point avoir d'accent. Il a encore de l'accent. Il a perdu, conservé son accent.
ACCENT, signifie aussi, Une petite marque qui se met sur une syllabe, sur une voyelle, soit pour indiquer l'accent tonique, soit pour faire connaître la prononciation de la voyelle, soit enfin pour distinguer le sens d'un mot d'avec celui d'un autre mot qui s'écrit de même. Nous avons en français trois accents : l'accent aigu (´), l'accent grave (`), et l'accent circonflexe (^). On met l'accent aigu sur un é, pour marquer que c'est un é fermé, et qu'il doit être prononcé comme dans ces mots, Santé, chanté. On met l'accent grave sur un è ouvert, comme dans Procès, succès : on le met aussi sur à, préposition, pour le distinguer de a, troisième personne du singulier du présent de l'indicatif du verbe Avoir : on le met également sur là, adverbe, pour le distinguer de la, article, et sur où, adverbe, pour le distinguer de ou, conjonction. On met un accent circonflexe sur les voyelles longues où il indique ordinairement la suppression d'une voyelle, comme dans Âge, rôle (Aage, roole), ou celle d'un s, comme dans Tête, gîte, côte, flûte (Teste, giste, coste, fluste).