« Un empereur doit mourir debout. »L'empereur Vespasien (an 7-79 de J.-C), se sentant atteint de la fièvre, se rendit à Gutilies, dans le pays des Sabins.
« Là, dit Suétone, son mal augmenta... Il n'en remplissait pas moins les devoirs de sa dignité avec autant d'exactitude qu'auparavant : il recevait même au lit les députations qu'on lui envoyait. Mais se sentant tout à coup défaillir à la suite d'un flux du ventre, « un empereur, dit-il, doit mourir debout », et, dans le moment même où il s'efforçait de se lever, il expira entre les mains de ceux qui l'y aidaient. »
(Vie de Vespasien, chap. XXIV, trad. de l'éd. Nisard.)
On cite du roi Louis XVIII un mot qui n'est pas moins admirable que celui de l'empereur romain.
Ceci se passait trois semaines environ avant sa mort, qui eut lieu le 16 septembre 1824 :
« Le 25 août, jour anniversaire de sa fête, écrit Vaulabelle, il avait surmonté son affaiblissement pour recevoir, avec le cérémonial accoutumé, les hommages et les félicitations des membres de sa famille, du corps diplomatique, des autorités civiles et militaires de tous les ordres, et des officiers de la garde nationale. La réception dura trois heures. Vainement on l'avait prié de sépargner l'inutile fatigue de ces représentations. « Un roi de France peut mourir, avait-il répondu ; il n'est jamais malade. »
(Histoire des deux Restaurations, 1858, tome VII, p. 73-74.)
« Vous êtes empereur, seigneur, et vous pleurez. »
Nous empruntons à la Correspondance de Grimm (février 1783) une bien jolie allusion au vers de Racine.
A propos du Bon ménage ou la Suite des deux Billets, arlequinade du chevalier de Florian., représentée à la Comédie-Italienne le 17 janvier 1783, le rédacteur fait remarquer que Florian a prêté au personnage d'Arlequin une sensibilité inconnue jusqu'alors, et il ajoute :
« On est tenté de lui dire quelquefois : Vous êtes Arlequin, seigneur, et vous pleurez ! Mais il pleure de si bonne grâce qu'il y aurait de l'humeur à le trouver mauvais. »