« Pardon de la liberté grande ! »On a avancé, peut-être sans raisons suffisantes, que cette formule avait pour origine un passage des Mémoires de la vie du comte de Grammont, d'Antoine Hamilton, ouvrage publié en 1713.
On la trouve, en effet, plusieurs fois répétée au chapitre III de la 1re partie, dans le récit que fait le chevalier de Grammont de ses aventures à son arrivée à Lyon.
Logé chez un hôtelier « empoisonneur et voleur », il fait la connaissance d'un petit marchand de Bâle à chapeau pointu, qui lui demande à chaque instant pardon de la liberté grande, tout en lui envoyant force bouffées de tabac et lui raflant au trictrac jusqu'à sa dernière pistole.
Déjà, en 1669, dans Monsieur de Pourceaugnac, Molière faisait dire à Sbrigani, se présentant à Oronte sous les traits d'un marchand flamand :
« Je remercie montsir de la faveur grande. »
(Acte II, scène III.)
C'était bien la même façon de parler, qui fut probablement importée par quelques marchands étrangers.