Rien n'est sacré pour un sapeur. Titre et refrain d'une chanson qui fut un des premiers et des plus grands succès de Thérésa à l'Alcazar, en 1864. (Paroles de Houssot, peintre et poète ; musique de Villebichot.)
On se souvient encore de la verve endiablée avec laquelle l'intelligente artiste enlevait ces couplets qui ne valaient guère que par ce qu'elle y mettait de gaieté communicative et de fantaisie, celui-ci, par exemple :
Tout à l'heur' je r'çois la visite De celui que j'dis mon cousin. Et comm' de juste je l'invite A prendr' quéqu'chose, un verr' de vin ; Mêm' que c'était du Chambertin (bis). Il m'dit : ça se trouve à merveille, Je vous obtemper cette faveur, | |
Et puis il lich tout' la bouteille, Rien n'est sacré pour un sapeur ! | } (bis) |
Ce n'était assurément pas de la poésie de haute volée, mais on n'était pas encore tombé, à cette époque, au niveau de platitude et de basse pornographie où se traînent actuellement les compositions de ce genre.
Il est intéressant de lire, dans les Mémoires de Thérésa, « écrits par elle-même » (?), toutes les vicissitudes qui marquèrent ses débuts, et les difficultés qu'elle rencontra avant de parvenir enfin au rang d'étoile.
Remarquons en passant que Houssot, mort il y a peu d'années, a vu, soit par hasard, soit grâce à un flair particulier, sa fortune associée, d'abord aux succès de Thérésa, et, longtemps après, au sort non moins prospère de la chanteuse Yvette Guilbert.