Aux grands maux les grands remèdes. Ce dicton paraît être la traduction populaire de l'aphorisme ainsi formulé par Hippocrate (Ve siècle av. J.-C):
« Dans les extrêmes maladies, les traitements extrêmes, appliqués avec soin, sont les plus efficaces. »
(Première section, aph. 6.)
On retrouve à peu près la même idée dans l'aphorisme 87 de la septième section :
« Ce que les médicaments ne guérissent pas, le fer le guérit ; ce que le fer ne guérit pas, le feu le guérit ; ce que le feu ne guérit pas doit être regardé comme incurable. » (Trad. Littré, 1844.)
Rappelons que le premier aphorisme débute par ces mots :
« La vie est courte, l'art est long. » connus surtout sous leur forme latine :
« Vita brevis, ars longa. »
Dans la deuxième section (aph. 22) se trouve une formule qui est une des bases de la médecine classique:
« Les maladies qui proviennent de plénitude sont guéries par évacuation, celles qui proviennent de vacuité, par réplétion, et, en général, les contraires par les contraires. »
Au principe : « Contraria contrariis curentur », on sait que le docteur saxon Samuel Hahnemann (1755-1843) opposa celui-ci : «Similia similibus curentur », qui sert de point de départ à la méthode homéopathique. Il a exposé sa doctrine, qu'il avait pratiquée publiquement dès 1794, dans un ouvrage intitulé : Organon der rationellen Heilkunde (Organon de la thérapeutique rationnelle), publié à Dresde en 1810. (Voy. notamment, pour ce qui concerne les deux formules citées plus haut, l'introduction de la 5e édition (Dresde, 1833), p. 61-62 et 76, et celle de la 2e éd. (1819), p. 57 de la traduction française de Brunnow, publiée en 1832.)