« Le roi de France ne venge pas les injures du duc d'Orléans. »Le 23 février 1899, les journaux annonçaient la saisie de dix mille médailles à l'effigie du duc d'Orléans, portant au revers cette inscription :
« Je ne vengerai que les injures faites à la patrie. »
Il y avait là une allusion bien claire à un mot historique qui aurait été prononcé par le roi Louis XII, lors de son avènement au trône de France en 1498.
Voici sous quelle forme on le trouve rapporté, d'après quelque chroniqueur du temps, dans le prologue de la traduction que Nicolas de Langes donna, on 1592, de la Chronique d'Humbert Vellay.
Après avoir vanté la magnanimité de Louis XII, il ajoutait :
« Ce qu'il montra par effet à ceux d'Orléans qui l'avoient grandement offensé avant qu'il fût parvenu à la couronne, et auxquels lui en demandant pardon, il répondit ce grand apophtegme qui lui est péculier (particulier), « qu'il ne seroit décent et à honneur à un roi de France de venger les querelles, indignations et inimitiés d'un duc d'Orléans, et qu'il oublioit le passé et les retenoit pour ses bons et loyaux -sujets. »
{Chronique abrégée publiée à la suite de Jean d'Ayton, par Paul Lacroix, en 1835, p. 224.)
Quelques historiens, notamment le président Hénault dans son Abrégé chronologique de l'histoire de France (1744), ont prétendu, que cette parole royale se rapportait plus particulièrement à Louis II de La Trémoille (1460-1525), qui avait fait le duc d'Orléans prisonnier à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier (27 juillet 1488).
Jean Bouchet, dans son Panégyrie du chevalier sans reproche (surnom de La Trémoille), se contente de dire, au chapitre VIII :
« Ledict duc d'Orléans, nommé Louis XII, incontinent le décès dudict roy Charles (VIII) et avant son couronnement, manda ledict seigneur de La Trimoille, et, de son propre mouvement, sans aulcune requeste, le confirma en tous ses estatz, offices, pensions et biensfaietz, le priant luy estre aussi loyal que à son prédécesseur Charles, avec promesse de meilleure récompense. »